LE DÉFI DES RECHERCHES GÉNÉALOGIQUES EN ANDALOUSIE (ESPAGNE)
Dernière mise à jour : 24 janv. 2021
Vous avez des racines andalouses et cherchez à remonter votre lignée ?
Bienvenue au pays de tous les défis ... car vous allez devoir en relever quelques-uns ...
L'Andalousie, cette grande région autonome du sud de l'Espagne n'est pas moins riche en registres et sources généalogiques que les autres régions mais ne les rend pas tous facilement accessibles pour autant.
Si vous montez votre arbre généalogique attendez vous à avoir quelques blocages et des lignées qui
ne peuvent pas toutes être remontées aussi loin dans le temps.
Ainsi, vous pourriez très bien vous retrouver avec une branche complète jusqu'aux alentours des années 1600 et bloquer sur une autre branche et ne pas pouvoir aller au delà des années 1800.
Les ressources en ligne, de par leur nature et leur date de départ, varient d'un village à l'autre et d'une ville à l'autre.
Faisons déjà le point sur les ressources librement accessibles en ligne et celles qui ne le sont pas.
LES RESSOURCES GÉNÉALOGIQUES NON ACCESSIBLES EN LIGNE
Contrairement à certaines autres régions espagnoles l'Andalousie ne met pas librement à disposition des chercheurs les ressources suivantes :
- Les registres paroissiaux: Baptêmes, Mariages et Sépultures (encore connus sous les noms de Bautismos, Matrimonios y Defunciones en Espagne) ne sont pas librement accessibles en ligne.
Ces dernières sont des archives privées de l'Église catholique et ne sont pas librement consultables ni sur le célèbre site de familysearch.org ni en ligne sur les sites dédiés des diocèses.
Si les recherches ne s'avèrent pas impossibles cela freine en revanche considérablement votre élan initial si vous n'êtes pas sur place.Vous devrez donc dans un premier temps bien cibler les ancêtres et les lieux exacts à rechercher avant de faire une demande de renseignements auprès des autorités du diosèse concerné.
Car si les informations relatives à des actes peuvent vous être communiquées ou être consultées sur place (avec rendez-vous préalable) ne vous attendez pas à ce que l'on fasse toutes les recherches pour vous à partir des registres. Attendez vous aussi à monnayer ces services de transmission ...
En Espagne , les archives paroissiales ne font pas toutes partie du domaine public et leur transmission est donc payante.
LES RESSOURCES GÉNÉALOGIQUES DISPONIBLES EN LIGNE
- L'État Civil espagnol (Registro Civil español), ses débuts chaotiques et ses limites
Créé seulement depuis 1870, c'est un État civil récent et parfois lacunaire à ses débuts.
Pour quelles raisons ? Lacunaire parce-que ... entre sa date de création et sa mise en place effective se sont écoulées plusieurs années où certaines familles ne préféraient utiliser dans un premier temps que les services de l'Eglise catholique pour enregistrer les naissances, mariages et décès comme elles l'avaient toujours fait.
Lacunaire aussi à cause des destructions de registres dues aux conflits même si ce n'en fut pas non plus une cause majeure.
Lacunaire enfin parce-que dans certains cas on n'en retire pas toujours autant d'informations comparé à d'autres états civils ailleurs en Europe. Prenons par exemple un individu qui est décédé dans les années 1930 en Andalousie. Vous retrouverez sans doute son acte de décès si le registre est consultable en ligne mais armez vous de patience parce-qu'il n'existe pas de pas tables décennales ou annuelles . Cela signifie en clair que les décès ne sont pas indexés et qu'il vous faudra parcourir les milliers de pages d'un registre pour trouver l'acte de décès de votre ancêtre si vous n'en connaissez pas la date exacte.
De plus, dans l'hypothèse où vous trouveriez enfin cet acte mais que la naissance ou le mariage de cette personne n'aient pas été enregistrés à l'état civil quelques années auparavant, l'acte de décès n'indiquera pas toujours la filiation (père et mère) de l'individu concerné.
L'acte de décès vous indiquera son statut marital : casado/a si il / elle était marié(e) sans indication du nom du conjoint ou bien viudo/viuda si il / elle était veuf /veuve ou encore soltero/ soltera si il /elle était célibataire.
En revanche, sur ce même acte de décès figureront la cause de la mort ainsi que l'adresse complète du dernier domicile. En voici un exemple ci-dessous : on découvre que l'individu du nom de Juan Antonio González Moreno est décédé d'une hémorragie cérébrale le 25 décembre 1930 à l'âge de 75 ans. On apprend juste qu'il était marié mais on ne cite ni le nom de l'épouse ni ceux de ses parents.

Vous me direz donc, comment faire ?
Contournez les obstacles et explorez d'autres pistes telles que ...
- les recensements municipaux (Padrones en espagnol, disponibles et consultables librement en ligne sur familysearch.org),
- les archives hospitalières pour certaines villes (entrées en maternité et naissances enregistrées) ou
- interrogez des sites dédiés et payants tels que Ancestry, MyHeritage ou Geneanet sans trop attendre de ces derniers car la plupart des régions espagnoles n'ont pas encore été indexées et les sources disponibles sur ces sites sont assez limitées à ce jour.
Si toutefois vous trouvez un arbre déjà construit déposé par un cousin éloigné c'est alors votre jour de chance, pour peu que les sources citées et la filiation correspondent vraiment.
- explorez les archives notariales (testaments et autres transactions)
Faisons un petit tour rapide (exemples à l'appui) des sources disponibles en ligne ...
Les "Padrones" ou dénombrements:
Ces documents d'archives municipales qui viennent recenser et dénombrer tous les habitants d'un village ou d'une ville (quartier par quartier) vous permettront de reconstituer des familles entières ainsi que leurs collatéraux: cousins, oncles, tantes, grands parents etc.
On y retrouve d'abord le nom complet du chef de famille (souvent le père ou la mère si cette dernière était déjà veuve), son âge approximatif, son lieu d'origine, sa profession et son statut marital.
Vient ensuite sur la ligne suivante l'épouse avec son prénom et son double nom de naissance (ou nom de jeune fille), son âge approximatif, son lieu d'origine, sa profession et son statut marital.
Si le couple avait des enfants au moment du recensement on y découvre ensuite tous les enfants nommés et cités sur les lignes suivantes. Ce qui est bien pratique et évite les homonymes !
Ces mêmes enfants se voient d'emblée cités avec leur double nom et dans cet ordre : le premier nom du père en premier et le premier nom de la mère en second.
Vous n'aurez pas toujours des dates de naissance complètes et c'est regrettable, seulement des âges estimés mais qui, même avec une marge d'erreur de +/- 2 ans, vous donneront une idée de la période où ils ont vécu. Pour certains on pourra retrouver ensuite, après 1870, un acte de naissance mais ce n'est pas toujours le cas, soit parce-qu'il n'y avait pas eu d'acte enregistré auprès de l'état civil, soit que les registres en ligne contenant ces actes ne soient pas encore consultables en ligne.
Attendez-vous aussi parfois à de désagréables surprises concernant les registres de naissances, mariages et décès hébergés sur le site de familysearch.org . Je me suis retrouvée très agacée lorsqu'en voulant consulter un registre de 1869 à 1895 j'ai réalisé que tout le registre ne contenait que trois années,1869 à 1871 qui se répétaient en boucle. Les autres années annoncées n'y figuraient pas ...
Voici un exemple de page extrait d'un registre de dénombrements
(source : Padrón General de Almería, 1560-1900 hébergé par le site familysearch.org):

Les archives hospitalières
Les archives hospitalières peuvent être une autre piste à explorer.
Je veux faire ici une mention particulière à l'excellent site AFIGEN, un blog en espagnol qui recense toutes les sources annexes intéressantes qui vous donneront des pistes pour retrouver vos ancêtres espagnols originaires d'Andalousie. Cliquez sur le lien suivant et explorez-le !
http://afigen.blogspot.com/p/buscando-mis-antepasados-en-andalucia.html
C'est notamment dans cet inventaire que j'ai pu retrouver ce matin la naissance d'une personne née à Almería pour laquelle je n'avais que son prénom, son double nom de famille, les noms de ses parents et son année de naissance.
Juana Moreno Rodriguez (fille de la seconde parturiente citée ci-dessous Pilar) serait donc née en 1911, plus exactement le 29 juin 1911. Sa mère s'étant rendue à l'hôpital pour y accoucher y mourra le lendemain et l'enfant sera ensuite confiée à sa famille.
Ce document intitulé Registro Nacimientos daté de 1911 (Almería) est un document extrait d'un registre d'entrées et sorties de femmes ayant accouché à la maternité de San Francisco :
- à gauche de la date d'entrée, sous la rubrique Nombre tous les renseignements faisant référence à la future maman, son nom, son statut, le nom de son époux si elle était mariée, sa filiation, son âge et même la mention "multipara" si ce n'était pas le premier enfant qu'elle mettait au monde.
- à droite Salida la date de sortie (ou la date de décès si cette dernière était morte en couche) et sous la rubrique "Dió a luz" le sexe de l'enfant, parfois le prénom et son heure de naissance.
- un peu plus à droite, des observations éventuelles.